LES CHIFFRES CLÉS DE LA FILIÈRE
L’Aquitaine, première région pour ses activités de sciage.
Les propriétaires forestiers, suite aux tempêtes de 1999 et 2009, ont entrepris de reboiser la forêt. Ce vaste chantier permet aujourd’hui à l’Aquitaine de représenter les trois quart des plantations forestières en France.
On compte une récolte de bois évaluée à près de 7,4 millions de m3 en 2014. Sur les 7,4 millions de m3 de bois récoltés en 2014, 3,6 millions de m3 de grumes (tronc excluant le bois de feu) et de billons (tronçon découpé dans une grume) sont destinés au sciage. Les scieries de la région, consomment à elles seules près de 20% du bois d’œuvre français toutes essences confondues, soit le cinquième de la production annuelle de bois français.
Le volume total de sciages aquitains livrés aux ateliers de seconde transformation, s’élève autour de 1,3 million de m3, soit 16% de la production nationale. Cela fait de l’Aquitaine la première région pour les volumes sciés, devant le Rhône-Alpes (13%), la Franche-Comté (10%) et l’Auvergne (10%).
Cependant, la production de sciage est en recul en suivant la tendance nationale, et observe une baisse de production de -4% sur l’année 2014. Le recul le plus marqué est observé pour les essences de feuillus (-13%) ainsi que les bois tropicaux (-59%).
La place de l’emploi dans la filière sciage.
Avec un bassin de près de 4000 emplois répartis en 400 établissements, l’industrie du sciage est le premier employeur de la filière forêt-bois.
Ce secteur, majoritairement composé de PME/PMI familiales, représente un poids économique important pour la région car elle assure à la fois le développement du milieu rural, mais aussi elle favorise le maintien des populations en Aquitaine.
En moyenne, ces établissements emploient près de 10 salariés, contre une moyenne de 2 salariés dans l’ensemble de la filière forêt-bois.
La place du pin maritime et des feuillus.
Le pin maritime, « l’arbre d’or des Landes », essence la plus représentée dans la région, représente quant à elle 85% du volume de bois récoltés dans la région et 92% du volume scié.
La fabrication de bois d’œuvre à partir de feuillus ne représente que 15% du volume de bois restant, soit 4% du volume du sciage en Aquitaine. Les peupliers récoltés dans la région représentent 20% de la récolte nationale, quant au bois d’œuvre de châtaigner et de chêne, respectivement 17% et 5%. Ces essences, peupliers, châtaigner, chênes mais aussi hêtres, totalisent 95% de la récolte des feuillus en Aquitaine.
L’ACTIVITÉ DU SCIAGE À TRAVERS LES ANNÉES
De l’antiquité au XXIème siècle, le secteur de la scierie a toute une histoire étroitement liée à la vie des hommes en milieu rural, qui tout en se développant, entraîna avec lui les grandes plantations des XIXe et XXe siècles.
Les scieries étaient à l’époque équipées de moulins à eau pour entraîner le mouvement des scies. Avec le développement des machines à vapeurs, celles-ci vinrent remplacer les moulins à eau, utilisant alors les pertes des scieries comme combustible pour fonctionner.
Les phénomènes de désindustrialisation amorcés dans les années 1960, ne manquèrent pas de fragiliser le tissu économique des industries de la scierie dans les Landes. Nombre de ces scieries ont disparu, ne sont présentes aujourd’hui que celles qui ont su démontrer leur capacité d’adaptation et de développement.
L’industrie du sciage, dispose aujourd’hui de systèmes de sciages soit spécialisés soit polyvalents qui permettent d’obtenir de bons rendements en matière première. Beaucoup d’entreprises ont sauté le pas de l’industrialisation pendant que d’autres ont opté pour une spécialisation sur des produits de niche. Dans ce dernier cas, malgré l’apparition d’automatismes, ces processus nécessiteront toujours le regard de l’homme pour répondre à des demandes très précises, quasi sur-mesure, de la part des artisans, des négoces de ville et les particuliers, de plus en plus nombreux.
LE SCIAGE, CŒUR DE LA FILIÈRE BOIS
La filière bois en Aquitaine regroupe à la fois les activités de transformation du bois d’œuvre, (scieries, parquets-lambris, charpentes, contreplaqué) et du bois de trituration (papiers, cartons, panneaux, chimie, énergie).
La particularité du secteur du sciage est qu’il se positionne au cœur de cette filière. En effet, d’une part, les scieries alimentent les industries de la décoration et de l’ameublement tout comme les entreprises de la construction ou encore celles de l’emballage, mais fournissent également en ressources les papeterie et les panneaux et les nouvelles industries de la chimie verte (chimie bio-sourcée) et de l’énergie.
Le secteur du sciage reflète à lui seul l’intérêt d’utiliser l’essence du pin maritime, chaque composant de l’arbre, même les produits connexes (écorces, sciures, chutes, plaquettes, etc.) trouvant alors un débouché, pour des usages extrêmement variés.
Ces produits connexes font l’objet de valorisations et offrent un débouché complémentaire pour les scieries fournissant les industries de trituration (papier, fabrication de panneaux, etc.). Une partie de ces produits connexes est aussi destinée à la production d’énergie, le plus souvent autoconsommée par les scieries. Enfin, le reste peut être consacré à d’autres utilisations, notamment l’utilisation des écorces pour les aménagements paysagers ou bien encore, la chimie verte.
C’est une véritable complémentarité industrielle rendue possible par l’exploitation et l’utilisation des pins maritimes sur le territoire.
DE NOUVEAUX MARCHÉS ÉMERGENTS : CHIMIE VERTE ET ÉNERGIE
Le bois, matériau renouvelable tend à s’imposer comme l’un des piliers de l’économie de demain en Aquitaine. Il reste la source de nombreuses possibilités de réduction de l’empreinte carbone de nombreuses activités humaines.
La valorisation du bois et de ses composants, découle naturellement de la raréfaction du pétrole. La chimie du bois ouvre de nouvelles possibilités durables aux industriels de la chimie et de l’énergie, désireux de s’adosser à de nouvelles matières premières autres que les énergies fossiles « classiques ».
La chimie du bois s’inscrit dans la chimie du végétal et permet l’extraction de cellulose (50% de la composition du bois, utilisée dans l’industrie papetière), de la lignine (20 à 30%), de l’hémicellulose (15 à 25%) et d’autres extractibles comme les polysaccharides, des tannins, des colorants et même des minéraux (oxydes de calcium, potassium, magnésium, etc.).
Ce marché émergent tant sur le plan local, national que mondial, contribue au développement de la filière en produisant des ressources à forte valeur ajoutée qui s’adressent à de nombreux secteurs d’application tels que l’agrochimie, le secteur pharmaceutique, vétérinaire, cosmétique, etc.